De la guerre 😢
—

Chère Europe, 

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Alors que nous avions cru benoîtement nous libérer des griffes de la Covid-19 pour enfin couler des jours heureux, nous voilà pris dans les pattes d’un ours, dont les cicatrices, celles d’un empire déchu, ne se sont pas encore fermées et ne cautériseront peut-être jamais.

Nous pensions bien faire avec une intégration à “l’occidentale” des pays satellites de la Russie, pensant les guider vers le progrès et le bonheur, l’indépendance et l’autodétermination. Mais derrière ces intentions louables, il y avait une complexité locale (la révolution de Maïdan, le Donbass depuis les événements tragiques de 2014…) mêlé à des jeux de dupes menés par un Oncle Sam qui a toujours misé sur une Europe faible pour mieux la protéger et ainsi la dominer ; l’histoire en somme de toute la seconde partie du XXe siècle. 

Pourtant, depuis plus d’une décennie déjà, la Russie avait tiré la sonnette d’alarme, en dénonçant à tort ou à raison les puissances otaniennes à sa frontière. Elle voulait un glacis autour d’elle, elle a eu une batterie de missiles et des modes de vie s’éloignant peu à peu du sien.

On pourrait se demander pour qui la Russie se prend-elle, lorsqu’elle exige une telle neutralisation de pays souverains. La réponse est : un pays qui ne compte pas perdre son influence, une puissance militaire conséquente et à sa tête un homme qui est encore dans un schéma où la guerre est une continuité de la diplomatie. 

D’ailleurs, comment auraient réagi les Etats-Unis si le Mexique ou le Canada (hypothèse) avaient pointés des missiles de défense en leur direction ? En fait, on l’a plus ou moins expérimenté : ce fut la crise de Cuba en 1962 où nous sommes passés près, très près de la catastrophe. 

Tandis que l’Ukraine défend au prix du sang son identité, son âme, sa culture, ses enfants, nous plongeons un peu plus vers l’abîme…
Le ciel est décidément bien sombre en cette fin de mois de février 2022. 💙💛