Conseil de lecture #9

 

Conseil de lecture
#9

 

Déjà le printemps, déjà le mois d’avril ! Le temps passe si vite, la bobine de la vie file sans que l’on s’en apperçoive vraiment ; reste alors les livres pour descendre de ce train, et voyager, autrement.

Notre sage Conseil s’est réunit le temps d’une cérémonie du thé pour apporter quelques ouvrages à votre curiosité. Nous espérons qu’ils vous plairont comme ils nous ont plu.

 


L’ÎLE DES FEMMES DE LA MER

éditions J’ai Lu

Roman

Les haenyo de l’île de Jeju en Corée du sud, avec les ama (littéralement “femmes de la mer”) du Japon, sont les seules au monde à pratiquer une activité ancestrale de pêche en apnée pour leur subsistance. Il est communément admis que cette tradition existe depuis plusieurs milliers d’années. Le roman prend ses racines dans cette tradition et dans unesociété matrifocale où, lorsque les femmes subviennent aux besoins de leur famille, les hommes, quant à eux, s’occupent des enfants. Unies par leur amour de la mer, Mi-Ja et Young-sook, deux filles aux caractères opposés, aspirent à prendre la relève de leurs aînées. Au fil des ans, elles nouent une amitié profonde jusqu’à se considérer comme soeurs. Mai la Seconde Guerre mondiale va venir remettre en question leurs liens et leurs vies. Voilà pour le pitch ; le reste appartient au lecteur qui sera à leurs côtés et comprendra ce que la guerre porte de cruautés (des hommes notamment), où les femmes sont parmi les premières victimes et où l’amitié tangue aux rythme du ressac.


CAILLEBOTE : LA PEINTURE EST UN JEU SÉRIEUX

Norma éditions

 Beau-livre –

Gustave Caillebote reste peut-être encore l’un des grands secrets de la peinture française. Redécouvert au moment de la célébration du centenraire de son décès au milieu des années 1990, celui qu’on peut voir dans une photographie d’époque (1892), près du Louvre, en train de promener son chien, reste encore plein de mystères, car nous ne connaissons que trop peu de choses à son sujet, lui, qui est parti rejoindre trop tôt rejoindre les plus grands au firmament. Ce livre porte un peu plus de lumière sur son destin, telle une enquête, et apporte des éléments compulsés qui sont nécessaires à une meilleur compréhension de l’artiste et de l’homme, cet homme dont la vie fut parsemé d’embûches. 


LA ROUTE

éditions Dargaud

– BD –

Nous n’avions jamais lu l’œuvre originale de Cormac McCarthy, mais nous avions lu le long métrage de 2009 ; un très grand film. Dans un monde post-apocalyptique, un homme et son fils se retrouvent en mouvement pour leur survie, sur la route, poussant un chariot de supermarché avec à l’intérieur ce qui semble être leurs effets personnels. Ils font face à la violence des Hommes qui, sur leur chemin, sont prêts à tout pour survivre. Cette BD reprend cette histoire et l’adapte au langage du neuvième art, avec brio, où le trait se veut aussi dur que la vie mené par ce binôme, la couleur noire prenant une place prépondérante dans le dessin. La relation père-fils est très bien développée, la barbarie d’un monde sans dessus-dessous où la nature, habituellement refuge, semble elle-aussi victime, livide et pavide.


LE VAGABOND DE SÉOUL

éditions Picquier

– Roman –

Les éditions Picquier sont une maison chère à nos yeux. Explorant la littérature asiatique comme aucune autre maison d’édition, signant d’excellents auteurs et révélant de jeunes plumes prometteuses. Kim Ho-yeon en fait justement partie, et propose avec son roman un regard sur la vie précaire sud-coréenne. Incapable de se remémorer son passé, Dog-ko, sans-domicile, vit dans la gare de Séoul. Un jour, il trouve un portefeuille rempli de documents qu’il restitue à sa propriétaire, madame Yeom. Pour marquer sa gratitude, cette dernière lui offre un emploi dans l’équipe de nuit de son épicerie. Mais son fils, méfiant, engage un détective afin d’en apprendre plus sur les antécédents de ce mystérieux inconnu. Dog-ko est un homme bon, honnorable même, la vie lui a simplement fait quitter les rails de la normalité. Sa résilience, sa rédemption seront au centre de ce roman, et sa relation d’amitié avec madame Yeom, une double guérison. Un livre qui sait mettre du baume au cœur. 

 

Bonne lecture !

 
 

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