Les municipales à l’affiche

 

Les  municipales 
à l’affiche

 

Scrutin préféré des Français avec celui de l’élection du Président de la République, l’élection municipale est un moment essentiel de notre démocratie. 

Le maire est LE mandat politique le plus apprécié par les citoyens du fait de sa proximité, de sa possibilité d’agir à une échelle certainement plus tangible là où d’autres mandats (parfois les députés nationaux mais surtout au niveau européen) n’arrivent pas à se doter d’une telle lisibilité.

Et dans toute campagne, il y a UN élément prépondérant, synthétisant le programme, la personne et la personnalité du candidat : l’affiche de campagne.

 

On a tous un souvenir précis de celles-ci et notamment de celles des présidentielles où le clocher du village côtoie les slogans où “tout devient possible”.

Si l’avènement des réseaux sociaux a quelque peu minimisé son importance avec la multiplication des supports visuels, elle reste néanmoins un bon indicateur de la qualité d’une campagne. 

Nous vous proposons donc un petite sélection analysée sommairement sur leur forme. Et nous le ferons à chaque élection si c’est possible.

Enfin, n’oubliez pas de votez, hein !

 

 

Si l’on voulait être farceur, on dirait que cette affiche n’a du genre à avoir inventer l’eau tiède.

En effet, celle-ci est à la fois conventionnelle… et tout de même réussie esthétiquement.
Les proportions visuelles sont intéressantes avec un plan de taille, un léger décalage à droite (signe politique) du candidat, tout sourire (le sourire pose toujours la question de la sincérité de ce dernier) et costume + cravate bleu (porté le plus fréquemment par les hommes politiques plus jeune, notamment à droite).

L’arrière plan végétal bénéficie d’un joli bokeh (effet de flou) et met donc en en lumière le candidat. La typographie est des plus usuels (dommage) et annonce deux slogans :
– « Reims naturellement », évoquant une forme d’évidence, et un goût pour l’écologie (en association avec le vert de l’arrière plan)
– « Continuons ensemble », écrit ici avec typographie se rapprochant du style manuscrit, donc plus personnel. Il s’agit d’un slogan de réélection (comme le premier) mais n’énoncant rien du programme ou d’une symbolique du candidat.

Enfin, l’iconographie minimaliste des réseaux sociaux est très bien placée sur l’affiche et fait preuve d’une certaine modernité.

 

 

Là aussi le sourire est de mise ; à croire qu’il n’y a pas plus heureux qu’un candidat à une élection ! S’il paraissait assez enjôleur sur la première affiche, celui-ci paraît quelque peu plus sympathique et tout aussi naturel, même si l’on sait aussi qu’il s’agit d’un exercice forcé.

L’arrière plan est celui de la ville de Menton, la basilique Saint Michel Archange à droite au dessus du candidat ( comme quoi les églises restent toujours présentes sur les affiches électorale). Le fond est ensoleillé alors que le premier plan, du candidat, est d’une faible luminosité.
Le reste de l’affiche fait hélas plutôt preuve de pauvreté visuelle : bandeau supérieur et inférieur digne d’un travail sous Word, typographie on ne peu plus classique, une illustration de citronnier qui n’est pas en cohérence avec le reste du visuel et enfin le slogan « Menton Demain » qui est si minimaliste qu’il n’exprime pas grand chose. D’ailleurs, chose curieuse, une partie du mot « demain » (main, en l’occurrence) est dans une taille de caractère sensiblement plus importante. 

Dans le bandeau du bas, pas d’indication sur les réseaux sociaux, mais plutôt des coordonnées dont la présentation ressemble à celle d’informations personnelles (le mail et le téléphone en 06).
En définitive, une affiche qui semble dédiée à un électorat ciblé (âgé).

 

 

La colorimétrie de l’affiche, par son système d’encarts, donne de suite le ton : rouge (la gauche) et vert (l’écologie). Dès le premier regard, notre cerveau sait où il met ses pieds !
D’ailleurs, le slogan « la gauche solidaire et écologique » répond à cela. Solidaire serait le côté rouge de la force, et le vert l’écologie bien évidemment.

La candidat a, sur cette affiche, une carrure très importante, il semble même être à l’étroit dans son costume. Il sembler baigner dans un peu de soleil, la photographie est certainement prise entre chien et loup, et il est intéressant de noter la sobriété du costume qui se conjugue très bien avec la couleur des encarts.
Le premier encart au-dessus à gauche, rappelle la date du premier tour, la ville et donc cette impérieuse nécessité de voter.

L’affiche se joue d’un contour blanc assez épais où est indiqué, idée écologique oblige, que le papier employé pour cette affiche est 100% recyclé. En bas le slogan est plus revendicatif, moins pusillanime que les deux précédente affiche ; une force se dégage donc de l’affiche, d’autant qu’elle est de très belle facture.

Seul bémol, cette force, associée à la carrure du candidat, peut donner pour certains l’impression d’une forme de rigueur, d’agressivité, d’autant qu’est employé le point d’exclamation dans le slogan. D’une certaine manière on a le sentiment que l’affiche gagnerait à être davantage dans l’empathie visuelle.

 
 

 

Cette affiche joue sur la limitation des couleurs, avec un bleu et rouge orangé.
Par l’usage de filtres, cette dernière est assez originale et se remarque dans ce paysage des affiches que l’on peut analyser, à minima, comme standardisé.

Le second effet kiss cool est hélas qu’elle ressemble, à s’y méprendre parfois, à certaines approches visuelles de médias (BFM, RMC, etc.).
On remarquera également par la petite phrase de soutien de la France Insoumise, écrit de façon quasi microscopique, que la plupart des affiches post-2017 se passent volontiers de références à un parti, alors que ceci était, jusque là, un élément visuel très important.

En somme, les partis sont devenus des références négatives, bien plus capables de saper une campagne que d’aider le candidat à gagner l’élection (sauf dans le cadre de candidats issus d’un gouvernement en place, où la présence du parti sur l’affiche est plus significative).
La candidate est ici détourée, sur un fond constitué de formes rectangulaires passant d’une couleur à l’autre (avec en sus un fond “rayon de soleil” dans le dos de la candidate).

La typographie (type Gotham ou proche) est plutôt classique, elle aussi très proche de références visuelles de certains médias, avec étrangement, le nom de la ville, Montpellier, en retrait.
Les bandeaux du bas rappellent la date et les instructions de vote, ainsi que le site du mouvement né en 2018. 

 

 

Dans cette campagne 2020, les affiches des candidates ont eu assurément une approche visuelle bien plus qualitative.
Les équipes graphiques ont fait ici, avec la candidate strasbourgeoise un très beau travail de double/triple exposition, bien connu du monde de la retouche photographique.
La double exposition est le principe de mettre une photographie à l’intérieur d’une autre, dans un parfait effet de cohérence et de fusion.

La candidate est détourée, sur un fond couleur taupe (une référence de plus à l’écologie !), de façon monochromique. Son corps sert alors de fond pour une autre photographie représentant la force tranquille de la nature qu’on imagine au petit matin ou à l’approche de la nuit, dans un jeu de couleur sophistiqué, où se démarque évidemment la cathédrale de la ville. Les oiseaux dans le ciel, le travail de feuillage sur les épaules, le regard de la candidate, tout sonne juste avec le positionnement écologique. C’est si rare que tout sonne juste. Même le message «Strasbourg écologiste & citoyenne » entouré d’oiseaux  de couleurs se fond bien avec le reste. 

Seul éventuellement le diminutif “écolo” dans l’adresse du site web, signe une mini-faute de goût (le nom écolo étant employé régulièrement de façon péjorative).
Enfin, le slogan « Demain, commence aujourd’hui », même si loin d’être d’une grande originalité, sonne en cohérence avec cette affiche qui apporte un peu de sang neuf en la matière.

 

 

Evidemment, nous ne pouvions pas terminer cette sélection sans l’affiche la plus hallucinante de cette campagne !
Nous sommes rarement avares en jeux de mots, mais là, cette affiche est… comment dire… hmmm… interdit aux moins de 18 ans ?!
Du coup ça tombe bien, ils n’avaient pas le droit de vote.

Qui plus est, la symbolique de la couleur rouge, de ce cercle tenu par des bras (qui ressemble à un orifice) en rajoutent une couche.
Mais que s’est dit le graphiste en faisant cela ? Mystère… 
Et pour couronner le tout, le sourire bienheureux de la candidate est en total décalage/association avec ce slogan absurde.

Le reste de l’affiche (fond en bleu, annonce de la date, réseaux sociaux, détourage de la candidate) est dans la moyenne des affiches de campagne.
En bref, un collector, et peut être une manière détournée de se faire connaître !

 
 

This is a unique website which will require a more modern browser to work!

Please upgrade today!

Partager